Samedi du FRAC : Jean-Pierre Fabre décrit le tripatouillage du rapport de la CNDH et accuse le ministre Tchalim d’être l’auteur

by mtn on March 18, 2012

 La marche du FRAC ce samedi 17 mars, intervient 48 heures après la déclaration de la Haute Cour de justice de la CEDEAO sur son « incompétence » à statuer sur le retour des députés ANC à l’Assemblée nationale du Togo, invitant les deux parties (le gouvernement et l’ANC) à se référer à son premier verdict.Une déclaration inattendue- un politique sur les bords- et qui paraît un peu amère dans la bouche des différents leaders du FRAC, notamment Aimé Gogué, de l’ADDI et Jean-Pierre Fabre de l’ANC.

La marche de ce samedi porte principalement donc les stigmates de la Haute Cour de Justice d’Abuja mais aussi de l’affaire CNDH, du dialogue en cours ” opposition parlementaire CAR/ANC et Majorité parlementaire RPT”.

Intervenant, le professeur Aimé Gogué a fait presqu’un bilan de presque “deux ans de marches” ; un bilan qui se révèle comme une longue suite de déni du droit, du refus du RPT de respecter même les “accords partiels”, un bilan en somme négatif pour une opposition blousée, flouée par le pouvoir de Faure Gnassingbé. Ce qui fait croire au leader d’ADDI que le dialogue présent est voué à l’échec et qu’à l’évidence il faut réfléchir “à une autre stratégie”, plus ” radicale”. Une autre stratégie ? Pour Aimé Gogué, l’heure doit être à une plus forte mobilisation pour faire pression sur le pouvoir pour des acquis incontestables et efficients.

Jean-Pierre Fabre, Président national de l’ANC a abondé dans le même sens que le professeur Aimé Tchaboré Gogué : il faut une stratégie plus efficiente pour couper, supprimer la renaissance perpétuelle de l’hydre RPT. Jean-Pierre Fabre pense à une alliance entre les organisations  de défense des droits de l’homme (ODDH) et les partis politiques pour des actions dans la rue.

Me Tchalim accusé d’être le tripatouilleur du rapport CNDH

Et comment ? L’occasion rêvée est donnée par le pouvoir de Faure Gnassingbé : le tripatouillage du rapport de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH)  n’est pas “une affaire close”, dit Jean-Pierre Fabre. Ça ne fait que commencer ! Et celui qui apparaît désormais comme le chef de l’opposition au Togo de revenir sur cette histoire : « Nous allons demander une enquête sur le responsable du tripatouillage ; s’ils font semblant de ne pas le savoir, nous le savons ».  Le téméraire Jean-Pierre Fabre n’a pas su retenir sa langue. Il a fini par dévoiler qui a fait quoi au nom de qui. Le tripatouilleur c’est Me Tchalim Tchitchao, le garde des sceaux, ministre de la justice ! Qui, quoi, quand, où, pourquoi le rapport de la CNDH a été  falsifié ? Tout est de la faute du Président de la CNDH, l’homme au courage moral, qui a été imprévisible en voulant bien faire son travail.

En premier lieu, celui-ci remet le travail au “chef de l’Etat” Faure Gnassingbé, selon Fabre, qui refuse d’accorder à l’actuel locataire  du Palais de la Marina le statut de Président de la République. Ce dernier paraît satisfait.

En second lieu, peut-être “conseillé” par ses “conseillers”, Faure Gnassingbé appelle Koffi  Kounté et laisse entendre que son “service technique” va le consulter pour une meilleure appréciation du rapport. L’un des membres du “service technique”, en l’occurrence, le ministre de la justice, Me. Tchalim, appelle Koffi Kounté et le prie d’accepter une nouvelle version du rapport élaguée des vérités sur les tortures et les traitements inhumains et dégradants. Car, il y aurait encore des bruits persistants de coups d’Etat, donc des arrestations en vue : annoncer que Kpatcha Gnassingbé et co-accusés étaient torturés, pourrait nuire à la crédibilité des arrestations préventives éventuelles. Kounté décline l’offre. Me Tchalim “insiste”. Kounté prend le “faux rapport” et le remet au gouvernement tout en précisant au Premier ministre les corruptions apportées par Me Tchalim Tchitchao. Le gouvernement n’a pas hésité et a fait publier le « faux rapport ».

Koffi Kounté et le bureau de la CNDH publient alors le vrai rapport qui est en fait “sécurisé”, à l’instar de la signature que l’on ne peut “copier”.

Le Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC), les autres partis de l’opposition, et les ODDH n’entendent pas laisser Faure Gnassingbé agir à sa guise dans cette affaire. Pour eux, les conditions sine qua non sont celles-ci : démission du gouvernement, arrestation du ministre coupable du faux, limogeage des officiers mis en cause et leur traduction devant la justice.
 
En pleine négociation RPT/opposition parlementaire, il y a visiblement de quoi mettre la pression sur le gouvernement. Faure Gnassingbé a du pain sur la planche.
 
( www.mo5-togo.com )

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