Succession sans heurts après le décès de John Atta Mills:Une bonne leçon pour le Togo. Article publié par le journal Le Changement

by mtn on July 26, 2012

Le mardi 24 juillet 2012, le président ghanéen John Atta Mills 68 ans, en poste depuis 2009 s’est brusquement éteint.

La triste nouvelle a été annoncée dans un communiqué pour le moins laconique rendu public par la présidence de la République du Ghana : «C’est avec le cœur lourd que nous annonçons, la mort brusque et prématurée du président de la République du Ghana».

 

Quelques heures après, plus précisément dans la soirée, le vice-président John Dramani Mahama a prêté serment pour succéder au président défunt dont la date des obsèques n’est pas encore annoncée. Conformément à la Constitution, l’intérim du président défunt sera assuré par le vice-président jusqu’aux prochaines présidentielles prévues au mois de décembre prochain. Il n’y a pas longtemps John Atta Mills a été désigné par son parti le National Democratic Congress (NDC) pour briguer un deuxième mandat à la tête du Ghana.

Sur un continent comme le nôtre constamment en proie à des conflits et violences électoraux, cette succession sans heurts au Ghana est une preuve supplémentaire que si la démocratie n’est pas solidement enracinée au pays de Kwame N’Nkrumah, elle n’est pas loin de l’être. En effet mardi dernier à l’annonce de la mort de John Atta Mills, aucun dysfonctionnement de l’appareil étatique n’a été observé. Il n’y a pas eu non plus, fermeture des frontières terrestres et aériennes, coupure de téléphone, etc.

Le Haut Commandement de l’Armée Ghanéenne n’est pas monté au créneau pour faire allégeance à un personnage autre que le dauphin constitutionnel. Déjà en 2008, le pays d’Ossageifo a charmé l’opinion internationale par la parfaite réussite des présidentielles. Ce qui avait amené le président Faure Gnassingbé du Togo à exprimer son désir d’organiser en 2010 des présidentielles aussi «clean» que celles qui venaient de se dérouler au Ghana. La suite on la connaît. Depuis la proclamation des résultats du scrutin de 2010 au Togo qui ont crédité Faure Gnassingbé de plus de 60 % de suffrages, le parti ANC (Alliance Nationale pour le Changement) de Jean-Pierre Fabre soutenu par le Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) ne finit pas d’organiser chaque semaine des marches de protestations pour revendiquer la victoire de Jean-Pierre Fabre au scrutin de 2010.

En tirant sa révérence mercredi dernier, le président John Atta Mills laisse l’image d’un juriste chevronné de surcroit éminent professeur de droit qui a dû s’y prendre à trois reprises avant de remporter de justesse la victoire à l’issue des présidentielles de fin 2008. D’origine modeste, John Atta Mills a, au cours de la campagne électorale du scrutin de 2008, exprimé son attachement aux idées sociales de Kwame N’Krumah, premier président du Ghana indépendant et héros de l’émancipation politique des noirs sur le continent. Comme héritage politique, il laisse une formation politique qui, à cinq mois des prochaines élections présidentielles, se fourvoie dans une division sans nom.

Le Ghana a toujours donné de bons exemples. Pourquoi pas le Togo ? En 2005, tout le monde sait la manière avec laquelle Faure Gnassingbé a accédé au pouvoir : Coup d’Etat constitutionnel, couvre-feu, terreur, élections mouvementés, mort d’hommes, etc. Notre pays qui s’illustre toujours en mauvais élève, doit tirer les leçons du Ghana pour donner une bonne image à la Terre de nos Aïeux.

Source Journal Le Changement

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