Grande mobilisation sur tout le territoire national et sit in à Deckon les 21, 22 et 23 AOUT 2012

by mtn on August 1, 2012

CONFERENCE DE PRESSE DU 31 JUILLET 2012

DECLARATION LIMINIAIRE

Le Collectif « Sauvons le Togo » tient à exprimer toute sa reconnaissance aux populations de Lomé et de ses environs, à la presse  pour la grande mobilisation dont elles ont fait preuve lors des manifestations de la semaine contre l’impunité.

Il est temps que le règne de l’impunité prenne fin au Togo, et pour y parvenir l’institution judiciaire doit être indépendante et les forces de sécurité doivent assurer leur mission régalienne et s’abstenir de se mêler des affaires politiques, jouant malgré elles le rôle de soutien et de caution solidaire à un régime immonde dont le seul souci est de perpétuer un règne dynastique au Togo. De même le respect des institutions de la république doit être sacralisé pour l’avènement de la démocratie et de l’Etat de droit dans notre pays.

On se souvient qu’il y a une semaine jour pour jour, John ATTA-MILLS Président de la République du Ghana rendait l’âme, et sa succession a été faite dans le respect des règles constitutionnelles établies en la matière, sans violence, ni fermeture des frontières, contrairement à ce qui s’est passé au Togo en  2005 où on a assisté à un triple coup de force militaire, constitutionnel et électoral.

Le Ghana vient d’administrer une fois de plus la preuve de l’enracinement de la démocratie, et de la solidité de ses Institutions républicaines, ce qui corrobore l’affirmation du Président des Etats Unis Barack OBAMA lors de sa dernière visite au Ghana « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais des institutions fortes ».

Le CST formule sa compassion et ses condoléances au peuple frère du Ghana, et exprime sa solidarité à la famille de l’illustre disparu.

Loin de s’inspirer de l’exemple du Ghana le régime de Faure GNASSINGBE continue de s’inscrire dans la logique de conservation du pouvoir marqué par l’instrumentalisation des institutions, les violations des droits de l’homme et de la constitution.

Comment comprendre que les décisions rendues par la Cour Suprême, la plus haute  instance judiciaire puissent connaitre un refus délibéré d’exécution par la seule volonté de Faure GNASSINGBE ?

En effet la Chambre judicaire de la Cour Suprême du Togo, vidant son délibéré le 20 juin 2012, a rejeté le pourvoi formé par le parquet général contre la décision de la chambre d’accusation du 23 janvier 2012 mettant en liberté provisoire M.AGBA Sow Bertin  sous cautionnement de 150 Millions de francs CFA.

A ce jour, malgré la consignation de cette somme conformément aux dispositions de l’article 123 du code de procédure pénale, M. Agba Sow Bertin continue de croupir en prison.

Comment comprendre que la Cour Suprême du Togo puisse refuser la révision du procès de Kpatcha GNASSINGBE et codétenus, malgré les dispositions pertinentes de l’article 408-4 du code de procédure pénale qui dispose que : « la révision peut être demandée, quelle que soit la juridiction qui ait statué au bénéfice de toute personne reconnue auteur d’un crime ou d’un délit, lorsque après une condamnation, un fait vient à se produire ou à se révéler, ou lorsque  des pièces inconnues lors des débats sont représentées, de nature à établir l’innocence du condamné ».

Or dans ce dossier, les accusés avaient fait état lors de leur procès de manière précise et concordante d’actes de torture exercés sur leurs personnes à l’Agence Nationale de Renseignements, et au Camp Général Gnassingbé Eyadema, lors des interrogatoires.

Et toutes les exceptions qui avaient été soulevées par la défense ont été systématiquement jointes au fond par la Cour Suprême du Togo qui, à la fin de son procès, a demandé au gouvernement de mener des enquêtes pour élucider les allégations de torture. Le rapport de la CNDH conclut à l’existence des violences physiques et morales à caractère inhumain et dégradant exercées sur les personnes accusées dans cette affaire.

La conséquence logique était que la chambre judicaire de la Cour Suprême du Togo devrait s’autosaisir selon les dispositions de l’article 408-4 puisque justement le rapport de la CNDH constitue un fait nouveau qui était inconnu de la Cour Suprême du Togo au moment où elle rendait son arrêt de condamnation. Le refus de révision constitue donc un véritable déni de justice et une preuve supplémentaire de l’instrumentalisation de l’institution judiciaire.

Il n’est pas superfétatoire de rappeler que le rapport de la CNDH a été falsifié et aucune action n’a été engagée pour identifier et sanctionner les commanditaires et les auteurs de cet acte caractéristique de gangstérisme d’état. De plus, les tortionnaires notamment le Gal Mohamed Atcha TITIKPINA, le Colonel Yotréfeï Massina, le Commandant OUADJA, le Capitaine Ngoakoé KADANGA, n’ont fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire en dépit des recommandations pertinentes de la CNDH. Même les prétendues mesures prises en Conseil des Ministres relativement aux recommandations du rapport de la CNDH n’ont été jusqu’à ce jour mises en application.

C’est dans ce climat du règne de l’impunité, d’instrumentalisation des institutions de la République sur fond de débauches financières et morales, de violations des droits humains et constitutionnels, et ce malgré l’ébullition du front social accentuée par la démission du Premier Ministre et de son Gouvernement que Faure GNASSINGBE et son administration ont trouvé mieux d’organiser une orgie aux Evalas édition 2012, au détriment des affaires pressantes de la nation. A titre d’illustration, l’annonce d’une grève du syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT), la situation très alarmante du bloc opératoire central du CHU Sylvanus OLYMPIO qui a conduit le personnel du bloc à suspendre les interventions chirurgicales programmées, pour se consacrer uniquement aux urgences depuis plus de huit jours, n’ont guère préoccupé le pouvoir en place. En effet, au bloc opératoire central du CHU Sylvanus OLYMPIO :

– il n’y a pas de vestiaires, ce qui oblige le personnel, notamment les chirurgiens à se changer depuis leur bureau. Ils arrivent donc au bloc en y apportant tous les germes ramassés dans la cour avec tous les risques d’infection pour les malades opérés ;

– il n’y a pas assez de linge pour les opérations, peu de blouses opératoires et de champs opératoires si bien que quand il pleut, la lingerie a du mal à laver, sécher et conditionner le peu de blouses disponible. Ce qui freine ou entraîne un retard pour les opérations chirurgicales aux lendemains des pluies ;

– les portes qui donnent accès au bloc ne se ferment plus, les mouches attirées par l’odeur du sang ont alors accès au bloc et contaminent les plaies ;

– les drogues d’anesthésie sont en rupture constante. Tout cela fait qu’on opère avec un niveau de sécurité très bas. Certaines de ces drogues sont utilisées pour la réanimation des traumatisés crâniens. Conséquence : beaucoup de traumatisés crâniens décèdent faute de produits adéquats.

– le matériel pose d’énormes problèmes : en dépit des 10 milliards du projet BIDC, beaucoup de matériels nouvellement acquis tombent déjà en panne : nouvelle table opératoire cassée ; table d’anesthésie défectueuse, aspirateurs de mucosité, bistouri électrique en panne…

Face à cette situation désastreuse dans laquelle vivent les togolais, le CST reste plus que déterminé et fondé à poursuivre sa mission d’information et de sensibilisation des populations du Togo, en vue d’atteindre les objectifs fondamentaux exposés dans la plate forme citoyenne pour un Togo démocratique.

Il y a lieu de rappeler qu’en refusant les réformes, et en poursuivant unilatéralement l’organisation des élections, le pouvoir de Faure GNASSINGBE conduit inexorablement le peuple togolais dans l’impasse.

Le nouveau gouvernement dont la composition vient d’être rendue publique, confirme la volonté du régime en place à opérer de nouveau un coup de force électoral, par la nomination de caciques serviteurs aux principaux ministères impliqués dans l’organisation des élections.

C’est pourquoi, le Collectif « Sauvons le Togo » demande aux populations togolaises, seules détentrices de la souveraineté, de rester déterminées et mobilisées en vue de sortir, une fois pour toute, notre pays de marasme politique, économique et socioculturel dans lequel il est plongé depuis plusieurs décennies.

Le CST appelle en conséquence les populations togolaises à sortir plus nombreuses pour les activités prévues cette semaine et les semaines à venir suivant le programme ci-après, ainsi qu’à la mobilisation générale suivie d’un sit-in les 21, 22, 23 août 2012 à la place DECKON.

PRORAMME D’ACTIVITES DU CST

Une vingtaine de meetings de sensibilisation, programmés sur les trois prochaines semaines dans la ville de Lomé et ses banlieues.

LA SEMAINE DU 30 JUILLET AU 05 AOUT 2012

Meetings à Kara le samedi 04 août 2012, Sokodé et Atakpamé le dimanche 05 août 2012.

LA SEMAINE DU 06 AU 12 AOUT 2012

Conférence-débat sur l’usure du pouvoir et le rôle des forces de sécurité le mardi 07 août 2012.

Meetings à Tsévié le samedi 11août 2012 et à Aného le dimanche 12 août 2012.

LA SEMAINE DU 13 AU 19 AOUT 2012

Chaîne de prière et de jeûne sur 07 jours pour implorer la grâce du Créateur sur le Togo et sur les actions du CST qui sera clôturée par une grande prière nationale au bas fond le dimanche 19 août 2012.

Caravane contre l’impunité dans la ville de Lomé le lundi 20 août 2012.

LES MARCHES DU 21, 22 et 23 AOUT 2012

Marche suivie de sit-in à Déckon les mardi 21, mercredi 22, et jeudi 23 août 2012 à Lomé.

 

Peuple togolais, par ta foi, ton courage et tes sacrifices, la nation togolaise doit renaître ! 

Fait à Lomé, le 31 juillet 2012

Pour le Collectif

Le Coordinateur

SIGNE

Me Ata Messan Zeus AJAVON

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