Combat de paroles incantatoires:Divinité “Maman Kolé”contre “Kpessou” à Glidji Kpodji lors de la cérémonie de la prise de la pierre sacrée

by mtn on September 13, 2012

Situation révoltante à Glidji-Kpodji, préfecture des Lacs. La cérémonie traditionnelle de Epé-Ekpé, celle qui annonce le début de l’année guin, a tourné court cette après-midi à cause des échauffourées entre les jeunes partisans des divinités “Maman Kolé” et “Kpessou” qui s’opposent sur le couvent le plus qualifié à aller chercher la pierre sacrée dans la forêt.

Les deux clans en opposition se disputent à coups de pierres et de paroles incantatoires. Les autorités venues assister à la cérémonie ont pris la fuite comme des petits lapins.

Selon la tradition, les prestations rituelles sont partagées entre les adeptes de la divinité “Maman Kolè” et celle de “Kpessou”. D’habitude ce sont les « Kpessou » qui partent chercher la pierre sacrée dans la forêt et la remettent au représentant du “Maman Kolè”, chargé de la présentation de la pierre sacrée au public.

Mais depuis dix ans, suite au décès du grand prêtre du couvent “Kpessou”, c’est le grand prêtre de la divinité “Maman Kolè” qui effectue à la fois les cérémonies de prise de pierre dans la forêt classée et  de  présentation au public. Cette année, les adeptes de la divinité “Kpessou” ont finalement trouvé un chef de couvent et ont demandé le retour à la traditionnelle répartition du travail rituel.

Un partage des rôles auquel s’opposent les “Maman Kolè”, d’où les règlements de compte à coups de projectiles et autres armes blanches.

Les rivalités entre les adeptes des deux divinités se sont montrées au grand jour il y a deux ans quand d’une façon surprenante, on a assisté à la prise de deux pierres sacrées.

Il semble qu’une affaire de gros sous sous-tend les cérémonies rituelles de la pierre sacrée en pays guin, ce qui explique les sourdes rivalités entre les prêtres véreux. Politisation à outrance d’un fait cultuel et culturel.

Epé-Ekpé est l’ensemble des cérémonies pour rentrer dans une nouvelle année chez le peuple Guin-Mina. Elle a pour but de rassembler et de consolider l’union sur la base de l’appartenance à une même culture, aux mêmes divinités et aux mêmes ancêtres. Elle demeure une cérémonie qui donne « le ton » de l’année à venir, elle assure le bien-être du peuple par des prières aux dieux qui se manifestent symboliquement à travers une pierre précieuse, sa couleur. Son autre fonction est de demander la faveur et la bénédiction des morts en leur offrant des sacrifices et des dons.

( www.mo5-togo.com )

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