Mme Claire Ndjebet, encore une femme des Gnassingbé qui sort de l’ombre et qui prétend « détnenir le pouvoir du Togo »

by mtn on December 21, 2012

« Je suis la maman spirituelle de Faure Gnassingbé… »

Dans la mémoire collective, c’est Faure Gnassingbé qui préside aux destinées du Togo depuis 2005. Mais c’est quelqu’un d’autre qui détient (sic) le pouvoir, sur le plan spirituel. En fait à en croire ses propres déclarations. Et c’est une dame. Claire Ndjebet, c’est son nom.

 « C’est moi que Dieu et les ancêtres ont choisie pour détenir le pouvoir du Togo », a-t-elle insisté vendredi dernier. Et elle promet le châtiment divin pour tous ceux qui soumettent le peuple togolais à la misère.

Qui est Claire Ndjebet ?

De son vrai nom Claire Ngo Ndjebet, elle est originaire du Cameroun et a débarqué au Togo en 1999. Chef d’entreprise, elle est propriétaire de plusieurs villas à la Cité OUA, dont certaines furent occupées un temps par des rejetons d’Eyadéma. Des efforts qui apparemment, lui ont fait gagner la nationalité togolaise à elle offerte en 2001 par ce dernier. Elle est propriétaire d’une école hôtelière et d’une marque de vêtements. Mais au Togo, elle est beaucoup plus connue dans l’humanitaire ; elle est l’initiatrice de la Fondation Sainte Claire sise à la Cité OUA qui s’occupe des enfants déshérités.

A tort ou à raison, certains lui trouvent un passé rempli d’aventures avec le « Vieux » ou des barons du pouvoir, image pas trop reluisante pour la servante de Dieu qu’elle se veut être. Simples médisances, résume-t-elle ces rumeurs (sic). Et à l’en croire, sa présence au Togo est une mission de Dieu. « J’ai fait un rêve et Dieu m’a demandé de venir au Togo », indique-t-elle. Et elle semble moulée au spirituel dès son jeune âge, étant fille de missionnaire et ayant été élevée par le célèbre Pasteur Tumi.

Mme Claire et le pouvoir au Togo

Il a été raconté, pour justifier le spectacle désolant du 5 février 2005 après la « catastrophe nationale », que c’est Faure que leur défunt père avait choisi dans son testament pour lui succéder. Mais apparemment, ils étaient deux. Et l’autre, c’est Mme Claire Ngo Ndjebet. « C’est moi Claire Ndjebet qui détiens le pouvoir du Togo », dit-elle, sans aucune réserve. Cela peut prêter à sourire, vu qu’elle n’est ni Togolaise d’origine, encore moins fille biologique d’Eyadéma. Mais elle était très sérieuse, et évoque même Dieu. « Le 17 janvier 2005 (soit 19 jours avant son décès, Ndlr), Eyadéma est venu chez moi et il m’a dit : ‘‘C’est toi que Dieu et les ancêtres ont choisie pour détenir le pouvoir du Togo’’ », révèle notre interlocutrice, et de donner l’exemple de Joseph, Israélien mais qui fut nommé à un grand poste de commandement en Egypte, comme pour désarmer ses détracteurs qui viendraient à évoquer sa provenance étrangère.

« Je veux dire aux Togolais que ma présence au Togo est une grâce. Je parle avec Dieu…Je suis l’autorité de Dieu au Togo », insiste Mme Claire Ndjebet, et de dire, comme pour avertir ceux qui pourraient être tentés de s’opposer à l’accomplissement de la prophétie (sic) : « Dieu m’a choisie, les gens ne peuvent pas s’y opposer…Toute personne qui piétine la parole de Dieu sera piétinée. Il peut frapper comme Sodome et Gomorrhe ».

Les signes du refus du choix de Dieu (sic)

C’est un secret de Polichinelle, le Togo est en crise. Et dans tous les domaines : politique, économique, social, sportif. Pouvoir et opposition ne s’entendent pas autour de l’organisation des élections législatives, et Dieu seul sait comment cette affaire va finir. Le régime Faure Gnassingbé multiplie à loisir les initiatives pour appâter les investisseurs étrangers, mais peu sont regardants sur le Togo. Le front social est en ébullition, avec le problème estudiantin, les débrayages du personnel soignant et les menaces de grève des enseignants et des fonctionnaires. L’euphorie suscitée par la belle qualification des Eperviers pour la Can Afrique du Sud 2013 n’aura été que de courte durée, la participation du Togo à cette compétition continentale est déjà compromise par les problèmes soulevés par le Capitaine Sheyi Adebayor et l’inaction des gouvernants. Pour Mme Claire Ndjebet, tout cela a des fondements spirituels.

Elle comprend ainsi « le silence du pouvoir du Togo face à la situation », « pourquoi tout ce qu’on entreprend ne marche pas », « pourquoi les investisseurs ne viennent pas ». Pour elle, ce sont des signes du refus du choix de Dieu et des ancêtres porté sur sa personne. « Ce qui se passe aujourd’hui au Togo, c’est Dieu qui est en train d’agir…Le problème est spirituel », résume-t-elle. En un mot, les différents événements sont comme les malheurs que Dieu a fait subir à Pharaon pour le contraindre à libérer le peuple israélien. Et elle n’a pas manqué de demander à Faure Gnassingbé « d’être conscient de ce qui se passe depuis la disparition d’Eyadéma ».

Que faire alors pour sauver le Togo ?

   Si Mme Claire Ndjebet se peint en détentrice du pouvoir, elle ne réclame pas pour autant le fauteuil présidentiel. Et pour ça d’ailleurs, elle aura « faure » à faire et devra marcher sur le corps du Prince de la République qui s’y accroche de toutes ses forces, comme un sésame pour le paradis. Elle se veut juste sa conseillère. « Je suis la mère spirituelle de Faure, je dois l’aider à faire le bon choix. Je suis la seule sur le plan spirituel capable de lui dire la vérité », confie notre interlocutrice, qui voit en l’entourage de son fils spirituel un obstacle à l’accomplissement de la prophétie. A l’en croire, « les requins » – c’est ainsi qu’elle nomme ceux qui l’entourent – l’ont toujours empêchée de rencontrer Faure. Et elle annonce des châtiments aux responsables de la misère du peuple togolais : « Tous ceux qui pillent, abandonnent le peuple dans la souffrance seront traqués ».

A ce dernier justement, elle dit un début de vérités. « Dieu n’est pas content de Faure », assène Mme Claire Ndjebet. Et comme si elle a déjà débuté sa mission de conseillère, elle lui recommande, « lui qui a fait tant de mal », de « demander pardon aux Togolais ». « Ma mission, c’est d’être aux côtés du chef de l’Etat, je suis là pour arbitrer…Je veux que Faure et moi mettions fin à la souffrance du peuple togolais », indique-t-elle. Et aux Togolais justement, elle annonce des lendemains meilleurs : « Le Seigneur sait que les Togolais souffrent…Mais le temps est proche pour qu’ils retrouvent la liberté, vivent dans la paix, la justice, l’égalité. Le Togo sera la Suisse africaine ».

Quel crédit accorder à ces propos de Mme Claire Ndjebet ? Est-ce juste une stratégie d’une dame qui était dans les bonnes grâces du Père, mais oubliée par le Fils, pour amener ce dernier à être regardant sur elle ? Ou bien fait-elle aussi partie de ces faux prophètes annoncés par la Bible comme devant affluer lorsque la fin des temps approcherait ? On est sur un terrain purement spirituel, et c’est bien légitime de se poser ces questions.

Tino Kossi  www.liberte-togo.com

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