Les rues de Lomé, drapées de rouge ce jeudi 20 décembre 2012

by mtn on December 22, 2012

La démonstration des femmes togolaises a été à la hauteur de leur attente

 C’est à travers une gigantesque marche de protestation à travers les rues de Lomé que les femmes togolaises, toutes de rouge vêtues, viennent de lancer, pour la deuxième fois de l’année, ce jeudi 20 décembre 2012, un sévère avertissement au régime RPT/UNIR. Avec à leur tête, Isabelle Manavi AMEGANVI et Dovi AMOUZOU, membres du Collectif « Sauvons le Togo » (CST), les femmes du Togo dénoncent la mal gouvernance, l’instrumentalisation de la justice, l’impunité et les violations incessantes des droits humains, plus particulièrement ceux des femmes. Elles condamnent les extorsions de fonds aux femmes des marchés par des agents des impôts et des douanes, fustigent la manipulation et l’instrumentalisation des associations féminines et  exigent le respect de la dignité de la femme togolaise.

Après un moment de vive tension créé par des discussions houleuses  entre Isabelle Manavi AMEGANVI et les forces de l’ordre, l’immense foule de femmes  togolaises, de tous âges, toutes de rouge vêtues, a quitté la place de « la colombe » aux cris de « Ça suffit comme ça ! », « le Togo n’est pas votre propriété ! », « « Bawara, Hélu nawo loo », « Massina voleur ! », « Faurevi dégage !». Tout au long du parcours, des scènes de mécontentement sont organisées à travers des prières avec des bougies allumées, des branches d’hysope en mains en guise de malédictions à l’endroit de ceux qui ont ruiné ce pays et qui maintiennent le peuple togolais en esclavage. On notera la présence de nombreux hommes venus soutenir les femmes. Parmi eux, les premiers responsables du CST : Me Zeus AJAVON,  Coordonnateur national du CST, ,Agbéyomé KODJO, Président d’Obuts, , Eric DUPUY, Secrétaire National à la communication de l’ANC, Olivier Amah POKO, Président de l’ASVITO, Alphonse KPOGO, Secrétaire général etc…

Malgré une forte présence des forces de répression à tous les carrefours, c’est dans la liesse populaire que la foule a parcouru les quelques kilomètres, la conduisant de la place de « la colombe » à la plage de l’hôtel de la paix.

Les différentes interventions

De Francis Pédro AMOUZOU à Isabelle Manavi AMEGANVI en passant par Kafui Djossou, Antoinette Foly, Ayélé kuevi et Jeanne AKUESSON, les message ont été les mêmes : « O tou afo mia bé djéna dji » (On foule au pied nos droits humains) et appel lancé à toutes les populations togolaises pour:l’opération « les derniers tours de Jéricho », les 10, 11 et 12 janvier 2013 à Lomé, Kara, Dapaong, Sokodé, Atakpamé et Aného.

Outre les précisions sur l’opération « les derniers tours de Jéricho », le responsable à l’information du CST, Francis Pédro AMOUZOU, a rappelé que le 13 janvier 2013 est le 50e anniversaire de l’assassinat crapuleux du premier Président de la République du Togo. A cet effet, il invite les populations à une préparation spirituelle pour la commémoration de cet évènement douloureux  qui fera suite à l’opération « les derniers tours de Jéricho » des 10, 11 et 12 janvier 2013. « Ça suffit, nous ne voulons plus vivre dans cette servitude », a-t-il déclaré pour conclure.

Des manœuvres qui ont conduit à la spoliation des femmes du grand marché de Lomé par le tortionnaire, Alex Yiotrofiè MASSINA, ont été mises à nue par le Président du MRC, Frédéric Abass KABOUA. Selon lui, des appareils sophistiqués ont été achetés, à prix d’or, par les autorités RPT/UNIR, pour écouter les conversations téléphoniques des citoyens. C’est à partir de ces écoutes, explique Abass KABOUA, que l’ANR a repéré les commerçantes qui avaient de l’argent sur elles. « Ils sont tous des voleurs. Mais, ils le payeront tôt ou tard », a-t-il affirmé.

Les deux responsables des femmes, Isabelle Manavi AMEGANVI et Dovi AMOUZOU, après avoir remercié les femmes pour leur courage et leur militantisme, ont chacune relevé que rien n’est fait pour que les femmes s’épanouissent dans notre pays. « Quand moi je vois ou entend certaines femmes dire qu’elles sont responsables d’organisations de défense des droits des femmes, je me demande si elles sont conséquentes vis-à-vis d’elles-mêmes face à la grande souffrance des femmes togolaises », a martelé Isabelle Manavi AMEGANVI. Même son de cloche chez madame Dovi AMOUZOU qui a fustigé le comportement irresponsable de certaines femmes de RPT/UNIR à travers leurs accoutrements qui frise la perversion. « Et pourtant, je suis persuadée que leur grands-mères ne leur ont pas donné cette éducation de femmes légères », a renchéri Dovi AMOUZOU.

 

source : anc-togo.com

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