Togo : Elliott Ohin. Le ministère des Affaires étrangères « globetrotteur » rappelé à l’ordre par Ahoomey-Zunu à propos de rapports de missions non encore produits!

by mtn on April 18, 2013

Elliott- Ohin-ministre-des-affaires-etrangeres-du-TogoSi l’actuel Premier ministre, son Excellentissime Arthème Séléagodji Ahoomey-Zunu peine à imposer son autorité à certains ministres qui n’ont que faire de lui, comme par exemple le tout-puissant Adji Otèth Ayassor, à d’autres il réaffirme avec force qu’il reste le chef du gouvernement à qui on doit rendre des comptes après les missions. C’est le cas du ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Elliott Ohin qui, depuis le 21 mars, a été sommé par l’ancien tribun de la CCP passé lors du mercato au RPT, de dresser le plus vite possible les rapports sur ses nombreuses missions à l’extérieur.

Depuis qu’il a été catapulté à la tête de ce ministère suite à l’accord RPT-UFC du 26 mai 2010, après son séjour de débrouillard aux USA, l’ancien « pétrolier » ne visait qu’un objectif : se faire une santé financière au plus vite avant que l’aventure gouvernementale ne se termine.

Pour ce faire, il a accaparé toutes les missions de son ministère, même les plus insignifiantes où on doit dépêcher les jeunes fraichement sortis de l’ENA. Lorsqu’il y a une conférence des anciens vendeurs d’essence aux USA, ou une conférence internationale des handicapés mentaux, il est toujours là. L’essentiel, c’est d’engranger des frais de missions. Même avec ses propres chauffeurs et gardes du corps, ça tourne mal du fait que monsieur ne veut pas restituer à ces derniers leurs frais de mission.

On évoque par exemple le cas de ce chauffeur du Garage central qui a rebroussé chemin à la frontière de Sanvee-Condji et déposé le ministre à son département en guise de protestation contre le refus de ce dernier de lui établir les frais de mission. Tous ces sous engrangés de part et d’autres ont permis à l’ancien débrouillard de se taper en un temps records une bâtisse luxueuse à Nyekonakpoè non loin de la station MRS aux encablures de l’ancienne direction de la Lonato.

Maintenant qu’il a suffisamment engrangé les frais de missions sur le dos de certains diplomates de sa boite, son patron lui demande les rapports de ses promenades.

«  A la prise de vos fonctions, une circulaire du Premier ministre vous a précisé toutes les instructions nécessaires en vue du fonctionnement des activités gouvernementales parmi lesquelles, l’obligation d’adresser un rapport écrit, à l’issue de chaque mission que les ministres effectuent à l’étranger au nom de l’Etat, à la Présidence de la République avec copie au Premier ministre et au Secrétariat Général du gouvernement. Cette démarche a pour objectif d’assurer un meilleur suivi et une meilleure coordination des activités gouvernementales afin d’éviter toute rupture dans le traitement des dossiers », a gribouillé en guise de rappel le Premier ministre à l’endroit du ministre des Affaires étrangères avant de le sommer en ces termes : « J’attire votre attention sur le fait que, ni moi-même, ni le Secrétariat Général du gouvernement, n’a reçu un seul rapport des nombreuses missions que vous effectuez au nom de l’Etat togolais. En conséquence, je vous demande de faire parvenir, dans les meilleurs délais, les rapports de vos précédentes missions à mon cabinet et au Secrétariat Général du gouvernement ».

Jugez-en vous-même, depuis qu’il est entré au gouvernement, pas un seul rapport des nombreuses missions du « gros » qui apparaît aujourd’hui comme le « cancre » de la classe gouvernementale, si on s’en tient aux termes de la missive de son Premier ministre. Depuis donc le 21 mars, un froid s’est installé entre le « mastodonte » et son patron immédiat.

Elliott Ohin, aussi curieux que cela puisse paraitre, a demandé à ses directeurs départementaux qui n’ont jamais participé à une seule mission avec lui, de lui produire des rapports, ce qui suscite actuellement la colère au ministère.

Le « gros » est désormais à l’étroit, et c’est Gilbert Bawara qui sillonne actuellement l’Europe en lieu et place du ministre des Affaires Etrangères pour expliquer la démarche du pouvoir d’organiser frauduleusement et sans l’opposition les prochaines législatives. Elliott Ohin va-t-il finalement produire ses rapports ? Ses rapports seront-ils fidèles à ses missions ? On attend de voir.

  Ferdi-Nando,   L’ALTERNATIVE

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