Plus d’un an après sa remise en liberté provisoire, Pascal Bodjona pourrait bientôt, être situé sur son cas dans l’’affaire Abass Al Youssef.
La Cour suprême pourrait connaître du pourvoi en cassation introduit par les avocats de l’ancien Ministre de l’Administration Territoriale, devant la Cour suprême. La date du 17 octobre prochain est annoncée à cet effet. Après la vacation judiciaire, la plus haute juridiction devrait siéger ce jeudi avec à l’ordre du jour de cette audience, la rocambolesque affaire Ministère public et Abass Al Yousef contre Pascal Bodjona. Le plus énigmatique de la série dans l’affaire opposant le richissime homme d’affaires émirati à son partenaire togolais, Bertin Agba.
Alors Ministre de l’Administration Territoriale, Pascal Bodjona qui était auditionné sous la foi du serment, a fini par être inculpé. Selon un proche du dossier, le juge interrogé avant même l’entame de l’audition, avait reconnu vouloir inculper l’ancien Directeur de Cabinet du Président de la République, qui devrait déposer sous le foi du serment, ce qui suppose qu’il pesait pas contre lui, des éléments concordants dans cette affaire dont le principal accusé est l’homme d’affaire togolais Bertin Agba et dans laquelle le Français Loïk Le-Floch Prigent également est inculpé.
S’en suit une bataille devant les juridictions supposées sous la pression du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice de l’époque Me Tchitchao Tchalim et certains détracteurs de l’ancien fidèle de Faure Gnassingbé. La Chambre d’accusation de la Cour d’appel, dans ces conditions n’a pu dire le droit, selon les avocats de Pascal Bodjona, qui ont saisi la Cour suprême pour dénoncer une procédure totalement illégale, qui a conduit à l’inculpation de leur client, suivi d’un mandat de dépôt. La chambre de la juridiction de second degré, avait annulé la procédure principale dans laquelle, Pascal Bodjona avait été auditionné sous la foi du serment, pour permettre à une autre dans laquelle, le Ministre a été inculpé, de prospérer.
Depuis, le Ministre Tchalim dont le passage à la tête de ce département a défrayé la chronique et fortement terni l’image de la Justice, a été remercié lors de la formation du dernier gouvernement. « Lorsqu’on prête serment, cela veut dire que le juge qui a le dossier sait qu’il n’y a aucun indice contre vous », rappelait Pascal Bodjona en septembre 2012, suite après sa mise en liberté, intervenue après quatre mois de détention dans les locaux de la Gendarmerie nationale. L’ancien collaborateur du Chef de l’Etat avait insisté sur sa volonté de voir la lumière se faire dans cette affaire. « C’est par une procédure bancale, acrobatique, scandaleuse, atypique et illégale à tout point de vue, qu’on m’a arrêté et détenu. (…) Je suis là, et je ne me soustrairais jamais à la justice », avait soutenu le Ministre Bodjona.
Désormais, c’est l’ancien Ministre des Affaires Etrangères Kofi Esaw, qui tient les rennes de la Justice, pendant que le juge Gamato qui a pris la place de son collègue Abalo Pétchélébia, à la tête de la Cour Suprême, a la réputation d’un magistrat intègre et rigoureux, tout comme d’autres membres de cette instance. De quoi espérer donc que le droit sera dit cette fois-ci, dans cette affaire dont bien d’autres aspects restent à clarifier.
Abass Al Youssef accuse Bertin Agba et Loïk Le-Floch Prigent de lui avoir escroqué la somme d’environ 26 milliards de francs Cfa. Une affaire dans laquelle, l’homme d’affaires émirati à servir des versions variées, sur une responsabilité présumée de Pascal Bodjona. Les deux premiers qui également bénéficient d’une mesure de liberté provisoire, nient en bloc les accusations. Bertin Agba a quitté le Togo. Ses proches soutiennent que sa vie y serait en danger.
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