Les secrets du rapport confidentiel de l’ANR (Agence nationale des Services de Renseignements) qui décapitent Pascal Bodjona

by mtn on September 4, 2012

Le colonel Yotroféi Massina, le responsable de l’ANR (Agence nationale des Services de  Renseignements)  a informé Faure Gnassingbé que son directeur de cabinet  Pascal Bodjona  prenait  trop de place et  nourrirait  des visées présidentielles. Il fut également accusé d’user de sa trop proche proximité avec le président pour escroquer les rares investisseurs intéressés par le Togo. Sans réelle preuve, cette note des services de renseignements  au sujet de  l’ami intime avec lequel Faure Gnassingbé courrait  les mondanités des  boîtes de nuit newyorkaises avec femmes et alcool au lieu d’étudier,  avant leur retour et  prise de pouvoir dans le sang en 2005, n’a pas beaucoup retenu l’attention du nouveau président  au début de son mandat. Il a  cependant  il décidé  de l’éloigner  un peu des affaires de la présidence en le nommant ministre de l’Administration territoriales, de la Décentralisation et des collectivités locales.

 Une deuxième note toujours des services de renseignements est venue alarmer le président sur la stature d’homme d’État que confectionne Pascal Bodjona en se rapprochant de l’opposition (Il appelle Gilchrist Papa et a été l’architecte du rapprochement avec l’opposant historique). Bodjona est devenu l’homme des négociations avec l’opposition  en rupture totale avec l’homme violent  et extrémiste qu’on lui connaissait auparavant. Il compte plusieurs amis dans l’opposition notamment Isabelle Améganvi, la 2e Vice –présidente de l’ANC  et dans la société civile. Le cas de Mgr Barrigah qui lui rend visite à la gendarmerie n’est pas anodin. On a très rarement vu l’Evêque catholique  faire ce genre de visite. Zaïna, la  femme de Pascal Bodjona  fait aussi  beaucoup  généreusement  dans le social.Le rapport de l’ANR  indique   que son mari  finance  certains journalistes de la presse privée (ils le lui ont bien rendu dans la couverture qu’ils font de l’affaire d’escroquerie  internationale et de son arrestation)  en plus de son empire médiatique notamment la chaine de télévision privée. Depuis l’arrestation de Kpatcha, Pascal Bodjona  fait figure de la personnalité kabyè qui pourrait rependre l’héritage Eyadema et le flambeau RPT, un danger potentiel  et ombrageant pour Faure Gnassigbé qui veut creuser son propre sillon politique dans une logique de conservation du pouvoir à vie. L’opposition de Pascal Bodjona à la création de l’UNIR semble accréditer  cette thèse des services de Renseignements aux yeux de Faure Gnassingbé. Nous passons sous silence les liens d’amitié très fort que Pascal  Bodjona  a tissés à l’international notamment avec le Présient du Fasso.

 La dernière note  confidentielle de  Yotroféi Massina qui a fait déborder le vase est l’interprétation qu’il  a faite  au président de l’implication réelle de Bodjana dans l’affaire d’escroquerie internationale. En fait l’arnaque n’est pas le problème pour Faure Gnassingbé, c’est plutôt un alibi si non beaucoup de  personnes de son entourage seraient déjà sous les verrous pour des motifs divers d’enrichissement illicite.  Pour Massina, Bodjona veut constituer un trésor de guerre pour parachever son ambition présidentielle avec son frère de village Agba Sow Bertin, un parvenu richissime du sérail. L’argent n’est –il pas le nerf de la guerre en politique  même s’il est sale ? Mais est-il une  preuve suffisante pour dégainer contre son ami intime d’hier ?. Ici il semble que l’intentionnalité même prêtée vaut l’action. Le cas de Kpatcha est dans les mémoires et implique le même instigateur Massina et le même mode opératoire. Qui pourrait deviner l’intentionnalité de l’ange gardien Massina lui-même ?

Notons que les services de renseignements togolais ( ANR) œuvrent  avec  beaucoup zèle comme ange gardien sur le Président Faure Gnassingbé, son pouvoir et ses intérêts. La protection du territoire nationale, la sécurité des citoyens togolais, la surveillance  des agents des services de renseignements étrangers qui fouillent de fond en comble notre pays ou encore la  protection des informations stratégiques sur le plan économique constituent le dernier cadet de leurs soucis. La bonne  vieille méthode des mouchards, du mensonge, de la méchanceté, de la manipulation, des coups montés, de l’intox et de la torture détermine leur moyen de collecte d’information. Ils  payent en argent comptant les délateurs même pour les informations les plus farfelues,  car dans le métier,  l’information la plus débile doit être prise en considération et vérifiée car toute négligence pourrait être fatale au président. Ces délateurs se recrutent partout  même  parmi les hauts cadres des organisations internationales au Togo et à l’étranger. Les moyens technologiques modernes de renseignement sont loin d’être leur tasse à café. Ils préfèrent sous contracter le volet de collectes et traitement des données avec les services de renseignements étrangers qui connaissent le Togo et les Togolais mieux qu’eux-mêmes.

Récemment des investissements importants ont été faits par le Gouvernement de Faure Gnassingbé avec  le changement des numéros  à  8 chiffres pour mieux contrôler et écouter  la communication de la téléphonie cellulaire au Togo. Les appels entrants et sortants ainsi que  ceux intranationaux sont bien contrôlés.

L’ANR est dirigé par le tortionnaire  Yotroféi Massina dont les pratiques et méthodes macabres  d’interrogation et de détention ont été remises en cause par le rapport de la CNDH dans l’affaire de torture des commanditaires  supposés de coup d’État de Kpatcha Gnassingbé. Les agents de l’ANR  pullulent les manifestations de l’opposition et  quadrillent les campus universitaires. Chaque jour entre 4h et 5h du matin, Yotroféi Massina fait le point de la journée au Président Faure Gnassingbé. Il établit des dossiers sur chaque opposant, activiste, organisation et parti politique sans oublier les média. En plus  Il surveille comme le lait sur le feu les proches  et les collaborateurs du président même les plus zélés, donne des bons et mauvais points et rend compte au Président. Il dispose d’une caisse noire illimitée de  plusieurs milliards de nos francs. L’ANR est une république dans une république. Les associations des droits de l’homme ont de bonnes raisons de sonner l’alarme  et de  demander sa restructuration et d’exiger que ces  agents tortionnaires notamment  Yotroféi Massina soient punis. Mais bon, toute la question est de savoir si  Faure Gnassingbé  pourrait couper la branche d’arbre sur laquelle il est assis ?

Vincentey Ben Polar www.mtn-togo.org

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