TOGO: Magistral dribble du Premier ministre aux centrales syndicales

by mtn on November 13, 2012

Depuis 2009, les centrales syndicales tentent de faire de l’adoption d’un statut général de la fonction publique, une obligation catégorique. Mais elles se doivent à nouveau d’éprouver leurs nerfs.

A l’approche de l’adoption de la loi de finances 2013, les centrales syndicales se montrent intraitables sur leur exigence de voire préalablement adopter, un nouveau statut général de la fonction publique. Parents pauvres des réformes proclamées par le Gouvernement, les travailleurs tressaillent d’impatience de voir améliorer leurs conditions de rémunération et de travail. Plusieurs centrales syndicales ont menacé d’entrer en grève le 26 octobre 2012. Une menace qui n’a pas été mise en exécution pour cause d’une rencontre programmée avec le Premier ministre.

Rappelons que les centrales syndicales ont mis depuis longtemps leurs revendications en berne, en attendant le point d’achèvement de l’initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), intervenu depuis l’année dernière. Cette échéance est supposée pouvoir permettre au pays de dégager des ressources additionnelles pour investir dans les secteurs sociaux, tels que l’eau, l’énergie, l’enseignement, la santé, l’environnement.

Une rencontre a été convenue entre le Premier ministre Arthème Ahoomey-Zunu et les centrales syndicales le 06 novembre, pour débattre de la question. Mais au dernier moment, le Chef du Gouvernement a reporté la rencontre au motif qu’il entend régler les derniers détails avec le Chef de l’Etat. L’adoption du statut général de la fonction publique, devant avoir des incidences financières sur le budget. « Le Premier ministre a promis nous rencontrer le mardi prochain », a annoncé le Secrétaire Général de la Confédération Générale des Cadres du Togo (CGCT), Ephrem Tsikplonou.

Ce dernier est le symbole de la déchéance de l’action syndicale au Togo, pour avoir participé au Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation (CPDC), qui a permis au pouvoir en place, de rejeter les réformes politiques convenues dans l’Accord Politique Global (APG) depuis 2006, aux calendes grecques. « Le temps est compté pour nous, car si le statut n’est pas adopté avant la loi de finances, il va nous falloir attendre l’année prochaine », se lamente un travailleur qui fustige la corruption du leadership syndical au Togo. Un des anciens leaders syndicaux n’est autre que le ministre Nicoué Broom. Ce qui fait croire à certains que les responsables syndicaux sont plus préoccupés à se servir de leurs positions comme un moyen d’ascension politique.

« Le Premier ministre nous avait dribblé le 06 novembre dernier, mais tout semble être fin prêt pour qu’il nous rencontre en début de semaine prochaine », rassure Ephrem Tsiklponou. De son côté, considéré comme proche du pouvoir, le Secrétaire Général de la Confédération Générale des Travailleurs du Togo (CNTT) Yves Palanga estime que « l’adoption du nouveau statut général de la fonction publique avant celle de la loi de finances de 2013, est une nécessité ».

La semaine prochaine promet beaucoup en rebondissement sur ce plan, car la Confédération Syndicale des Travailleurs du Togo (CSTT) qui a largement gagné les élections sociales, n’est pas encore entrée en jeu, et compte le faire avec détermination pour permettre aux travailleurs de souffler un tant soit peu. Le statut général de la fonction publique actuel date de plus de 40 ans.
Aghu

Source koaci.com

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