Après le ieme dialogue avorté avec le pouvoir RPT, les divisions qui minent le CST se précisent. Les leaders de partis politiques d’opposition doivent comprendre que la solution à l’entêtement de Faure Gnassingbe de conserver ad viternam le pouvoir au Togo doit passer par autre chose que des dialogues de dupes inutiles et interminables. Suivant la lettre de démission de Claude Améganvi,le secretaire général du Parti des Travailleurs et cheville ouvrière de la mobilisation du CST et du FRAC.Quelle pensée avoir pour tous les morts, mutilés et blessés alors occasionnés au moment où il est question d’aller discuter avec les commanditaires des actes de violence aveugle qui les ont emportés ou meurtris ?
Et c’est face à ce déchaînement de violence aveugle que, fort du constat de l’incapacité de ce régime à répondre aux revendications de notre Plateforme dont la légitimité s’est imposée aux yeux de tous, nous avons décrété que Faure Essozimna GNASSINGBE est incapable de continuer à gouverner le Togo.
Avec raison, nous en avons alors appelé à la désobéissance civile pour le contraindre à quitter le pouvoir, position que nous n’avons pas manqué de faire connaître aux représentants de la dite Communauté internationale qui n’ont cessé de multiplier pressions et pièges pour sauver la mise au régime RPT comme ils n’ont d’ailleurs jamais cessé de le faire depuis l’ouverture de la crise togolaise par le soulèvement populaire du 5 octobre 1990.
Mais, singulièrement depuis que l’activité commune se développe avec la Coalition ARC-EN-CIEL, toute une série de dysfonctionnements tendant à remettre en cause les règles démocratiques de notre fonctionnement nous ont progressivement fait dévier de ces justes positions pour lesquelles le peuple togolais n’a cesse de nous apporter son plein soutien en nous faisant glisser insidieusement, sans véritable débat de fond, vers la recherche d’un dialogue sans (ou avec peu) de conditions avec le régime RPT.
C’est ce dont témoigne l’envoi d’une lettre de demande d’ouverture de dialogue à Faure GNASSINGBE signée par notre coordinateur et les responsables de la Coalition ARC-EN-CIEL, dans l’ignorance de l’écrasante majorité des composantes du CST qui n’ont eu aucun débat interne à ce sujet alors que tant l’opportunité d’une telle initiative que la prise d’une décision de cette importance auraient dû être débattues en séance plénière, comme l’exige formellement notre plateforme d’organisation.
Bien que la majorité de ses composantes s’est vigoureusement désolidarisée de cette façon de placer ainsi l’ensemble du CST devant le fait accompli, le débat autour de la question de ce nouveau dialogue avec le régime RPT n’a cessé d’évoluer dans un malaise grandissant qui a vu, de façon fort curieuse, les différentes composantes de notre collectif se rallier, les unes après les autres, à sa tenue par rapport à laquelle ils avaient pourtant des fortes réticences jusque-là.
Ainsi donc, c’est la presque totalité des composantes du CST qui en est finalement venue à adhérer à la position qu’une réponse favorable soit envoyée l’invitation au dialogue que le régime RPT/UNIR a adressée au CST par une lettre du Premier Ministre pour une rencontre ce vendredi 16 novembre à 9H.
C’est pourquoi, considérant que, depuis le départ jusqu’aux toutes dernières réunions, nous n’avons cessé de réitérer qu’un engagement du CST dans la voie d’un quelconque dialogue avec le régime RPT/UNIR délierait le Parti des travailleurs de l’appartenance au cadre organisé qu’il constitue, nous nous devons de tirer toutes les conséquences de l’engagement de la majorité du CST dans la voie d’un énième dialogue avec le régime RPT/UNIR. A cet effet, nous vous informons que le Parti des travailleurs se retire du CST et vous demande de considérer la présente comme une lettre de démission de sa structure organisée.
Ce n’est pas sans regret que nous devons en venir à une telle décision après tous ces mois de combat que nous avons ensemble menés mais, en politique, notre action est d’abord et avant tout guidée par les principes que nous nous sommes librement donnés et que nous nous attachons à respecter avec une certaine rigueur depuis notre constitution, avec l’unique préoccupation de rester fidèles aux intérêts du peuple togolais.
En vous assurant de notre détermination à combattre pour en finir avec le règne de la dictature sanglante du clan des GNASSINGBE au Togo, nous vous prions de croire en notre certitude que la mobilisation du peuple togolais finira par arracher son inéluctable libération.