Confidentiel affaire Bodjona: Des correspondances d’Abass Youssef, mettent en lumière l’instrumentalisation politique de la justice togolaise au service des mafieux.

by mtn on December 12, 2012

Depuis que l’affaire d’escroquerie internationale a éclaté, nous n’avons cessé de dire qu’elle est personnellement gérée par le chef de l’Etat qui veut en profiter pour se débarrasser de son ami et homme à tout faire, Pascal Bodjona et de Bertin Agba.

Certaines correspondances de l’Emirati Abbas Al Yousef dont nous avons obtenu copie le montrent à suffisance. En plus, il a mis tout le monde à ses pieds : avocats, ministre de la Justice, magistrats …

On ne le dira jamais assez, cette affaire d’escroquerie internationale a paralysé toutes les institutions de la République. Le chef de l’Etat censé se mettre au-dessus de la mêlée a pris fait et cause pour Abbas Al Yousef, manipulant à loisir l’appareil judiciaire afin de maintenir en détention Pascal Bodjona et Bertin Agba. Et ce n’est pas pour le roi de Prusse que dans toutes les correspondances adressées par l’Emirati, une copie est directement faite à l’un des conseillers du chef de l’Etat. Ce dernier est l’œil de Faure Gnassingbé et lui en rend compte. C’est encore lui qui sert souvent de liaison entre les autorités togolaises et l’Emirati.

Dans un mail en date du 27 novembre 2012, Abbas Al Yousef ne comprend pas pourquoi la justice a revu à la baisse la caution (de 9 millions à 6 millions de dollars) pour l’évacuation sanitaire de Loïk Le Floch-Prigent . « Je ne suis pas content de voir des changements dramatiques dans la position du juge. Cela va à l’encontre de mes intérêts et ma demande porte sur 48 millions de dollars », rappelle-t-il (lire le document 1).Après s’être interrogé dans une autre correspondance du 5 décembre 2012 (document 2) sur l’information diffusée par « France 24 » et qui parle d’une caution de 4,5 millions de dollars – ce qui était une erreur -, l’Emirati s’indigne du refus de Loïk Le Floch-Prigent de se confronter avec lui. Pour le DG de Pilatus Energy, les arguments de maladie avancés ne sont qu’un alibi. Il croit dur comme fer que l’ancien PDG d’Elf va être libéré avant les fêtes de Noël alors qu’il était le N°1 dans cette affaire. « Je suis choqué d’apprendre qu’il va être libéré ce mois, avant Noël », écrit-il. Selon lui, en libérant le Français, il sera difficile de justifier que cette affaire n’est pas criminelle. Ce qui apportera de l’eau au moulin de ceux qui affirment que c’est une affaire politique. Résultante, des organisations internationales pourront intervenir pour réclamer la libération de Pascal Bodjona et Agba.Dans le mail du 30 novembre 2012, il transmet à ses avocats avec comme toujours copie au conseiller de Faure Gnassingbé, la liste des personnes qui sont « impliquées dans le gang de Loïk Le Floch-Progent » et qui restent à appréhender (document 3).

Le 06 novembre 2012, Al Yousef porte à la connaissance de son conseil, du conseiller du chef de l’Etat et d’un journaliste que Bertin Agba et Loïk Le Floch-Prigent faisaient des affaires ensemble depuis plusieurs années. « M. Emmanuel (conseil de Faure Gnassingbé, ndlr) devrait imprimer ces informations et les mettre à la disposition de ceux qui sont censés les avoir. Comme le ministre de la Justice et celui de l’Intérieur afin qu’ils mènent leur enquête sur cette affaire et ça vaut la peine que beaucoup le sachent », fit-il (document 4).

Par ailleurs, un certain François Labr, travaillant sûrement pour Abbas Al Youssef, est, dans un autre courriel en date du 6 novembre 2012, revenu sur le parcours du général Jeannou Lacaze et a révélé ensuite que la société OPS est belle et bien fondée par Bertin. Pour soutenir les résultats de son enquête, il a annexé à ce mail des preuves. Ce qui constitue un cinglant désaveu pour ceux qui soutiennent que Jeannou Lacaze est le vrai propriétaire de la société OPS que Bertin Agba aurait prise pour lui tout seul.

Ces correspondances ne viennent que confirmer tout ce que la presse a toujours dit : l’implication personnelle du chef de l’Etat dans ce dossier. Ce qui réconforte l’Emirati Abbas Al Yousef qui donne des ordres à tout le monde. Affaire à suivre.

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  R. Kédjagni    www.liberte-togo.com

 

 

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