Comme nous l’avions annoncé en début de l’année , Faure Gnassingbé veut se maintenir au pouvoir jusqu’à 2025. Il veut donc passer en force lors des législatives de cette année pour s’accaparer du parlement et s’assurer de contrôler toutes les institutions avant les élections présidentielles de 2015 qu’il se prépare à frauder dans la violence. Pour y parvenir, il lui faut décapiter l’opposition. Les miliciens de Faure Gnassingbé ont fait le sale boulot d’incendier les marchés. La gendarmerie rentre en jeu et fait de fausses enquêtes pour inculper et arrêter les opposants , s’en suit la justice qui ferra le reste pour museler l’opposition . Faure Gnassingbé aurait donc les mains libres pour s’accaparer de tous les sièges au parlement. Voilà le synopsis du film rodéo qui se passe au Togo.
Le premier épisode de ce film dramatique et rocambolesque étant les séries d’incendie exécutées par les miliciens de Faure Gnassingbé, le deuxième épisode a vu ses acteurs lugubres monter en scène avec en première ligne le colonel Yark Damehame, ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, accompagné des directeurs de la Gendarmerie et de la Police nationale. Ils annoncent à la presse les premiers éléments de ” l’enquête ” sur la série d’incendie dont a été victime le Togo..
Voici la fausse version bien concoctée par les autorités togolaises et transcrite par Focus infos.net lors de la conférence de presse.
” Le ministre a confirmé la piste criminelle qui serait soutenue par l’expertise des deux agents de la Police scientifique de Paris qui ont séjourné au Togo du 18 au 25 janvier. Mais également des motivations politiques qui sous-tendant ces actes qui seraient selon lui, une « entreprise criminelle destinée à saper le moral des populations et à mettre à mal l’économie du Togo ».
Selon Yark Damehame, elle aurait été l’œuvre de plusieurs personnalités politiques commanditaires notamment Jean EKLOU secrétaire national à la Jeunesse de l’ANC (Alliance Nationale pour le Changement), Alphonse KPOGO secrétaire général d’ADDI (Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral), et Gérard ADJA, vice-président d’OBUTS (Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire) et certains autres dont le nom a été tu par ministre pour les besoins de l’enquête, et planifiée au cours de deux réunions.
Celles-ci auraient eu lieu les 5 et 8 janvier derniers, au siège de l’ANC situé dans le quartier de Bè Pa de Souza. Cette rencontre, dite du « Comité stratégique » aurait décidé de s’attaquer à des points névralgiques et sensibles du pays, notamment les marchés, les institutions bancaires, les écoles, les stations d’essence, les Centres Informatiques et Bureautiques (CIB) etc ; mais également à des immeubles privés, en les incendiant. L’objectif ultime étant de provoquer la colère des Togolais et un soulèvement populaire.
La piste politique est également étayée par l’implication de Kwami MONTI, membre de l’ANC qui pour sa part, aurait recruté les jeunes pour mettre le feu aux marchés d’Adidogomé, d’Agoényivé, d’Amlamé, d’ Atakpamé, de Sokodé, de Dapaong mais également aux CIB d’Adidogomé, d’Agoényivé, d’Atakpamé ou encore à la station d’essence d’Agbalépédo.
LE MODUS OPERANDI :
Selon les éléments de l’enquête qui ont été dévoilés, des cocktails Molotov, des bidons d’essence ainsi que des bombes artisanales auraient été préalablement entreposés au siège de l’ANC et ensuite convoyés ou distribués aux jeunes recrutés pour procéder aux incendies.
Pour le marché d’Adawlato, les individus chargés d’y mettre le feu se seraient retrouvés au cimetière de Bè Kamalado en début de soirée pour une cérémonie mystique sensée les protéger. Puis, ils se seraient dirigés vers la cathédrale de Lomé, située à quelques encablures du bâtiment central du marché. Là, ils se seraient scindés en petits groupes sous la supervision de Jean EKLOU, avant de se diriger vers ce bâtiment et de s’y introduire avec la complicité de vigiles soudoyés plutôt et qui leur auraient remis les clés.
Entre 0h et 1h du matin, ils auraient aspergé les lieux avec de l’essence avant d’y mettre le feu. Ils se seraient ensuite retrouvés plus tard au siège de l’ANC d’où le même Jean EKLOU, aurait ordonné à l’un d’entre eux d’aller incendier le marché d’Atikpodji. Celui-ci n’exécutera pas cette instruction donnée contre 10.000 FCFA et préférera rentrer chez lui.
LES AUTEURS ET COMMANDITAIRES :
Si le ministre n’a pas souhaité donner la liste complète de tous les suspects dans l’intérêt de l’enquête, il a toutefois indiqué que d’autres personnes sont susceptibles d’être bientôt interpellées, notamment celles qui ont participé aux fameuses réunions des 5 et 8 janvier au siège de l’ANC, qui auraient été une réunion préparatoire en vue de la planification et de la coordination des faits incriminés.
Pour l’heure, sont formellement accusés comme commanditaires, les nommés :
– Jean-EKLOU qui aurait coordonné et supervisé l’incendie du grand marché de Lomé et sollicité celui d’Atikpodji
– Gérard ADJA qui aurait recruté les jeunes devant incendier les stations services et d’autres bâtiments publics contre une somme de 1.500.000 FCFA au lieu des 3.000.000 FCFA réclamés par ces derniers
– Alphonse KPOGO qui aurait participé à la planification des incendies
– Kwami Monti, qui aurait recruté les jeunes pour des incendies sur différents sites à Lomé ainsi qu’à l’intérieur du pays, en contrepartie d’une somme de 300.000 FCFA
– Agbéyomé KODJO, cité par Gérard DJA comme celui qui effectuerait le paiement des 1.500.000 FCFA. Quant aux exécutants, il s’agirait de :
– Sénou Hervé, incendiaire du marché de Lomé
– Amavi Komlan, incendiaire du marché de Lomé
– Eklou Kossivi, incendiaire du marché de Lomé.
– Agbégnini Komlan, qui a tenté d’incendier le marché d’Adidogomé
– Etienne Kokou dit Cassius Clay, qui a tenté d’incendier le marché d’Adidogomé
– Pierrot qui a fait avec les deux premiers, la même tentative.
D’autres comme Sénah Kokou, Nou Mohammed, Guy « Major », Kossivi sont également cités.
Le marché de Kara aurait été incendié par deux anciens étudiants exclus de l’Université de cette ville, en complicité avec des résidents.
Quant à la tentative d’incendie sur le CIB d’Atakpamé, elle aurait l’œuvre de Joshué Hénigan, qui avait quitté Lomé à moto et serait arrivé à Atakpamé vers minuit. Avant de mettre le feu à l’immeuble qui n’a pas été ravagé grâce à la prompte intervention des vigiles et des conducteurs de motos.
LA PROCEDURE :
La plupart des personnes interpellées sont toujours en garde-à-vue dans les locaux de la gendarmerie ; aussi bien les exécutants précédemment cités que leurs commanditaires présumés. Seul Gérard ADJA depuis hier nuit, à l’issue des 12 jours réglementaires de la garde-à-vue a été présenté au juge et inculpé de destruction de biens publics et d’associations de malfaiteurs. L’ex député Kwami Monty est quant à lui en fuite. Mme Suzanne NUKAFU, une autre militante de l’ANC également interpellée et inculpée sous les mêmes chefs d’accusation, ne serait pas liée à l’affaire des incendies mais à la destruction biens publics dans le cadre de manifestations organisées par le CST (Collectif Sauvons le Togo). ”
Il est tout simplement honteux que Faure Gnassingbé, incompétent à faire face aux défis des dures réalités socio économiques des Togolais et incapable aux regards des revendications légitimes de l’opposition, a choisi les vieilles méthodes de bas ceinture. Les mêmes méthodes ont fait le lit du pouvoir dictatorial de son père pendant 38 ans règne : coup bas, mensonge, coup monté, emprisonnement sur des motifs fallacieux, empoisonnement, assassinat , vol,viol…. etc. Mais malheureusement pour Faure Gnassingbé et sa clique de fainéants tortionnaires impénitents, les temps ont changé et rien ne sera plus comme avant.
Rappelons que la technique de l’emprisonnement préventive avant les élections a été utilisée contre les responsables du MCA notamment Fulbert Attiso incarcéré à la prison de Kara pour avoir menacé d’empêcher les élections présidentielles frauduleuses de 2010.
Le CST , l’ANC et le FRAC se retrouvent dans le même cas de figure pour avoir annoncé que sans dialogue et compromis politique, il n’y aura plus d’élections frauduleuses au Togo. Le pouvoir de Faure Gnassingbé a donc pris les devants pour s’assurer d’organiser les élections frauduleuses dans la ”quiétude”.
Toute la question est de savoir s’il pourra réussir cette manoeuvre très très risquée ? Car les forces coalisées n’ont pas dit leur dernier mot .Wait and see ..
Vincentey Ben Polar www.mtn-togo.org