Agbéyomé Kodjo,président de OBUTS, raconte son calvaire après 40 jours de détention à la gendarmerie nationale

by mtn on March 1, 2013

obuts1Nuitamment libéré ce 26 février après 45 jours de détention dans le cadre des enquêtes portant sur les incendies survenus dans les marchés de Lomé et de Kara, Agbéyomé Kodjo, président du parti politique d’opposition Organisation pour Bâtir dans l’Unité un Togo Solidaire (OBUTS) n’a pas mis longtemps pour retrouver le devant de la scène. Il a pris part ce mardi à une séance de prière au siège de son parti.

L’ancien président de l’Assemblée Nationale togolaise, en a profité pour à nouveau clamer son innocence, dénoncer ses conditions de détention et prier pour la libération des 27 autres responsables et militants de l’opposition également détenus dans le cadre de cette enquête.
C’est un Agbèyomé Kodjo, visiblement fatigué qui a été accueilli par les applaudissements, les cris de joie et les ovations de ses partisans ce mardi au siège de son parti, OBUTS. Les chants religieux et les prières des pasteurs se sont succédés pour marquer le retour de celui qui n’était même sensé être présent à cette séance de prière. Une séance qui avait été programmée par les militants pour intercéder en la faveur de la libération de leurs deux responsables, le président Agbéyomé Kodjo et le vice président, Gérard Adja, ainsi que de l’ensemble des leaders et militants du Collectif Sauvons le Togo (CST) interpellés dans le cadre d’une rocambolesque enquête menée par les Services de Renseignements et d’Investigations (SRI) de la gendarmerie, pour tirer au clair la série d’incendies.
« Le fait que je sois ici devant vous relève déjà du miracle, en initiant cette séance de prière vous ne pensiez pas que je serais avec vous. Dieu a déjà commencé son œuvre et n’arrêtera pas tant que les réels auteurs de ces actes barbares ne soient découverts et subissent la rigueur de la loi » a déclaré d’entrée Agbéyomé Kodjo à ses militants en liesse et aux responsables de partis d’opposition et d’organisations des droits de l’homme qui étaient présents dans la salle. Pour le président d’OBUTS, son innocence et celui des personnes interpellées dans le cadre de cette enquête ne fait aucun doute. « Je suis un fils de pauvre, je sais ce qu’endure nos mamans et nos sœurs dans les marchés. Elles suent sang et eau pour nourrir leurs familles, moi Agbéyomé Kodjo, je ne me vois pas et je ne vois aucun membre du CST ordonner ou commanditer l’incendie des marchés de Lomé et Kara. Nous avons en nous la crainte de Dieu et nous sommes incapables de tels actes. Toutes nos actions visaient à amener ce régime à un dialogue franc et sincère qui résoudra définitivement la crise sociopolitique que traverse notre pays » a-t-il indiqué.

Pour Agbéyomé Kodjo, la solution aux crises que traversent le Togo est spirituelle « Il y a une solution spirituelle pour tous les problèmes et nous allons prier pour la libération de nos frères qui sont injustement gardés en prison. Nous allons également prier pour que Faure et ceux qui l’entourent retrouvent la raison pour qu’enfin nous unissons nos forces pour sortir le Togo de l’ornière » a laissé entendre Agbéyomé Kodjo.

Celui-ci n’a pas passé sous silence les mauvaises conditions de détention et les mauvais traitements dont il a été l’objet. « J’étais moi Agbéyomé Kodjo obligé d’uriner dans des bouteilles d’eau minérale. J’avais permanemment dans ma cellule trois gardiens, ce qui m’empêchait de dormir ne sachant ni qui ils étaient et qu’elles étaient leurs intentions. Comment pourrais-je dormir dans ces conditions là ? » s’est questionné la voix enrouée par l’émotion le président de l’OBUTS.

Il a exhorté tous ses concitoyens à la prière pour libérer le pays des chaînes de la servitude dans lequel il se trouve. On ne doute pas qu’outre les prières, la vague de réactions parmi lesquelles on peut citer celle du PS Français, du PSD Allemand, de l’UE et d’organisations internationales de défense des droits de l’homme, a largement contribué à la libération de l’ancien dignitaire du régime RPT. Une pression qui devrait être maintenue pour exiger la libération des autres détenus dans le cadre de cette affaire d’incendies.

Togo – Lomé le 27 février 2013 © koaci.com Aghu

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