La Cour pénale internationale (CPI), à La Haye a annoncé le vendredi 3 août que l’audience de confirmation des charges de Laurent Gbagbo est à nouveau reportée. Les juges de la Cour devraient évaluer le dossier de l’accusation et déterminer s’il y’a lieu de tenir un procès contre l’ancien chef d’Etat de Côte d’Ivoire, soupçonné de crimes contre l’humanité pendant les violences post-électorales de 2010-2011.
Sur la question de la santé du président, trois experts médicaux ont rendu, il y a deux semaines, un rapport complet . Et pour Me Altit, avocat de Laurent Gbagbo, l’essentiel n’est plus de savoir si son client sera déclaré apte à subir un procès ou non : « Ces expertises médicales arrivent à la même conclusion : que le président Gbagbo a été victime de mauvais traitements émanant de tortures pendant les huit mois de détention à Korhogo. Nous disposons de la preuve que tous ceux qui ont prétendu qu’il avait été bien traité n’ont pas dit la vérité. Au lieu d’arriver comme quelqu’un d’accusé de tous les péchés du monde, le président Gbagbo arrivera à l’audience de confirmation des charges en tant que victime, la victime qu’il est. »
Les juges de la CPI à la demande des avocats de l’ancien président devront trancher si « Laurent Gbagbo est-il physiquement apte ou non à suivre des audiences »
Notons aussi que, les avocats de Michel Gbagbo, le fils du président Laurent Gbagbo, ont déposé, lundi 25 juin à Paris, une plainte avec constitution de partie civile contre Guillaume Soro et les dix ex-commandants de zone. Les défenseurs du fils de Laurent Gbagbo accusent l’actuel président de l’Assemblée nationale et les chefs militaires de l’ex-rébellion d’enlèvement, de séquestration et de traitements inhumains et dégradants. Le fils de Laurent Gbagbo, né de mère française, dispose de la nationalité française . Il est détenu à Bouna depuis son arrestation à Abidjan lors du bombardement du palais présidentiel par les Forces françaises et ceux de l’ONUCI en appui aux rebelles de Guillaume Soro et d’Alasane Ouattara. La femme de Laurent Gbabgo, Simone Gbagbo, reste également détenue ainsi que d’autres membres de la famille. Plusieurs dignitaires et hauts cadres du FPI (le Front populaire ivoirien) de Laurent Gbagbo restent également détenus dans des conditions exécrables dans les prisons du pays. La réconciliation prônée par le président Alassane Ouattara peine à se concrétiser.
Vicentey Ben Polar www.mtn-togo.org