Togo : La Cedeao entérine le désaccord entre les acteurs et avec le risque de violences.

by mtn on July 20, 2013

Alassane ouattara et Goodluck Jonathan à Lomé Lomé le 20 Juillet 2013 © koaci.com – Le tardif et expéditif passage à Lomé de Goodluck Jonathan et Alassane Ouattara n’aura rien changé à la donne qui prévaut à la veille des élections législatives. Pouvoir et opposition sont d’accord d’aller s’affronter dans le désaccord, dans un pays où élections riment pourtant souvent avec falsifications des résultats, contestations et répressions.

Les plus optimistes évoquaient encore un probable report de la date des élections législatives à l’annonce de l’arrivée des présidents Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire et Goodluck Jonathan du Nigéria.

Une arrivée annoncée au lendemain d’un cri de détresse de certaines organisations de la société civile, plaidant en faveur d’une suspension du processus électoral, conduit de façon unilatérale par les partis alliés au pouvoir (UNIR – UFC), dont les candidats sont également en course. « Quel sens aurait cette intervention des Chefs d’Etat si ce n’est pour obtenir au moins un léger report pour arrondir les angles ? », se demandait encore vendredi dans la matinée un enseignant à l’Université de Lomé.

Avec la vague de heurts enregistrés lors de la campagne électorale notamment dans la région septentrionale où des délégations du parti au pouvoir ont été chassées dans certaines villes, le risque de violences devient encore plus probant du fait du désaccord qui marque le processus électoral. Le pouvoir et l’opposition ne pas parvenus à s’entendre lors des discussions menées à pas de charge par Mrg. Nicodème Barrigah, alors même que le processus électoral se poursuivait. Faure Gnassingbé dont l’arbitrage était attendu à un moment, a simplement choisi de tourner le prélat en bourrique. C’est aussi cocasse que cela, le facilitateur qui avait pourtant l’onction du Chef de l’Etat, s’est vu refuser une ultime audience aux fins d’un arbitrage sur des points restés en suspens.

Les divergences sur la date des élections, le découpage électoral, l’invalidation fantaisiste de certaines listes des regroupements de l’opposition, la recomposition des instances de régulation impliquées dans la gestion des élections sont ainsi donc revenues devant Goodluck Jonathan et Alassane Ouattara lors de leur passage comme doléances des deux regroupements de l’opposition. Le pouvoir a certes augmenté le nombre des circonscriptions électorales pour tenter de satisfaire aux recommandations de la Mission d’observation de l’Union Européenne, mais les invalidations des listes par la Cour Constitutionnelle réduisent les chances de l’opposition face au pouvoir, avant même le jour des élections.

Sur toutes ces anomalies porteuses de germes de violences post électorales, les dirigeants de la Cedeao qui ont écouté l’ensemble de la classe politique et des représentants des organisations de la société civile, ont décidé de passer l’éponge.

« Les élections qui sont prévues pour le 25 juillet doivent avoir nécessairement lieu », a déclaré sentencieux le président en exercice de la Cedeao arrivée à Lomé de retour de la 43ème Session de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’institution. Cette rencontre annonçait déjà les couleurs en se félicitant des avancées obtenues par le Togo, alors que persistaient un désaccord à la veille d’une échéance électorale capitale.

A défaut de mieux, l’opposition dont l’incapacité à bâtir une alternative crédible face à la gouvernance en cours, n’a guère le choix. Mais rien n’indique face au désir de changement que nourrissent les populations, que de nouvelles fraudes massives dont les rumeurs en termes de résultats programmés circulent déjà, auront l’adhésion populaire.

C’est ici que l’appel à des élections législatives apaisées du président Alassane Ouattara, semble manquer de rationalité. L’apaisement en matière électorale ne pouvant être une donnée fatale, mais une construction basée sur le strict respect de l’expression de la souveraineté populaire à travers les urnes. Une logique qui semble manquer à la Cedeao au Togo comme au Mali, où sont attendues des échéances électorales cruciales pour la paix et la stabilité politique dans ces pays.

Aghu

source : www.koaci.com

Previous post:

Next post: